Le juriste classique tel qu’on le connaît aujourd’hui est-il voué à disparaître ? Naturellement, la réponse est oui. Après tout, le juriste de 2022 est bien différent du juriste de 1980 !
Honnêtement, la crise sanitaire a été un accélérateur. Selon le Cercle Montesquieu, en 2021, 92 % des Directeurs juridiques* avaient déjà initié un projet de transformation des méthodes de travail utilisant une ou plusieurs technologies digitales.
Par la même occasion, on assiste à une réflexion intéressante sur le nouveau rôle du juriste. Considéré trop souvent comme un “empêcheur” qui n’a pas de vision business, il est temps pour lui de montrer qu’il est bien plus qu’un rôle support.
Le juriste en 2022 : est-il vraiment prêt à prendre le train de l’innovation ?
Malgré des statistiques** qui démontrent que les services juridiques adoptent massivement des outils numériques, la réalité est toujours plus complexe que cela.
De façon empirique, je peux affirmer qu’il y a un grand nombre de juristes qui ne sont pas prêts à affronter cette vague et qui s’estiment être “bien comme ils sont”.
A force de parler de “numérisation” et d’outils, on oublie trop souvent que la réussite de ce changement passera forcément par une acculturation des plus réticents.
Or, comment réussir une transformation si les premiers concernés n’ont conscience ni de l’intérêt, ni du rôle central qu’ils ont au sein de l’entreprise ? Ne serait-il pas temps de redonner toutes les lettres de noblesse au rôle de juriste ? De lui prouver que le no-code est un moyen pour lui d’endosser son rôle de stratège juridique ?
Le rôle central du juriste no-codeur : Seraphin.legal témoigne
Comment le juriste no-codeur devient un levier de performance pour l’entreprise ?
PME ou grands groupes, il y a un seul et même constat.
Le juriste est enseveli sous des micro-tâches peu compliquées mais répétitives et usantes :
- entretien et actualisation manuelle des données contractuelles dans un excel (personne n’étant à l’abri d’une erreur, être exhaustif devient compliqué) ;
- rédaction de documentations à la chaîne (mini-contrats qui demandent un travail de copiés collés) ;
- formalisation de comptes rendus (éparpillés dans des mails en PJ ou dans des dossiers partagés dans les meilleurs des cas).
Mais, les entreprises font face à trois phénomènes assez criants : l’instantanéité des échanges, la concurrence et la réglementation qui ne cesse de se complexifier et de se multiplier.
Même si le droit est un métier d’écriture, sa pratique artisanale ne convient plus du tout aux enjeux business des entreprises. Le juriste lui-même en est victime : il croule sous l’administratif alors que sa plus-value réside dans sa capacité à prévoir les problèmes structurels.
Seraphin.legal redonne le pouvoir aux juristes grâce au no-code.
Le fantasme du juriste codeur
Avec la montée en puissance des legaltech, il a souvent été mis en avant les profils idéaux. Il paraît qu’il se balade dans la nature des juristes qui développent des logiciels.
Alors, oui :
- ces profils existent mais ils sont rares (normal, on ne devient pas un développeur en 2 semaines) ;
- ces profils sont recrutés pour bosser sur des SAAS en legaltech et qui par définition réclament un certain niveau de complexité.
La bonne nouvelle ? C’est qu’à votre niveau (à savoir un juriste constitué d’un cerveau et d’une logique), il est possible de créer des outils qui répondent concrètement à vos besoins.
Le no-code, un outil pour performer dans son travail
Question fatale : qu’est-ce que le no-code ?
C’est tout simplement la possibilité de créer des applications logicielles sans la moindre connaissance en programmation informatique.
Selon Vlad Magdalin, fondateur de Webflow, un acteur majeur du no-code dans la création de site web :
“Le No-code permet aux personnes qui ne savent pas comment écrire du code de développer les mêmes applications qu’un ingénieur logiciel. »
Pour ma part, je n’irais pas jusque là. Certaines applications demandent des compétences profondes en développement.
Dire que le développeur peut être remplacé par le no-code, c’est aussi simpliste que de dire que le juriste sera remplacé par l’intelligence artificielle.
Ceci étant dit, pour des tâches relativement simples, il est tout à fait réaliste (et souhaitable) que le juriste soit autonome dans la création de son propre workflow.
Appliqué aux contrats, c’est :
- la centralisation des modèles de contrats et des données essentielles ;
- l’automatisation des étapes du cycle de vie du contrat avec en prime l’archivage de l’historique ;
- la visualisation en temps réel des échéances et de tout mouvement sur les contrats ;
- la possibilité de donner du “mou” au opérationnels en les rendant libres sur certains éléments contractuels.
Les avantages du no-code : de l’autonomie, de la performance et un nouveau rôle pour le juriste
Pour Seraphin.legal, le no-code rend le juriste indépendant de l’intervention de développeurs en interne ou de services fournis par un prestataire.
J’ai testé leur solution : je dois dire que l’automatisation des contrats en no-code tient sa promesse. L’interface graphique est compréhensible et simple.
Les bénéfices vantées et approuvées :
- libérer du temps aux équipes juridiques et donner de l’autonomie aux opérationnels ;
- proposer une expérience contractuelle fluide et collaborative ;
- simplifier et fiabiliser les procédures de validation interne ;
- optimiser le suivi des échéances contractuelles ;
- mutualiser vos ressources contractuelles ;
- piloter l’activité contractuelle grâce à des indicateurs fiables.
Cas d’usage “juriste et commerciaux” : le no-code à la rescousse
Pourquoi des relations aussi tendues ?
Les statistiques font peur. Selon EY Law Survey 2021, 60% des responsables commerciaux estiment que les inefficacités en matière de contrats entraînent une perte d’opportunités pour 50% d’entre eux.
A l’échelle macro, je n’ai pas de chiffres plus précis. Mais, après avoir parlé à plusieurs opérationnels, je sais que le service juridique est souvent perçu comme lent et en dehors de toute considération business.
La réalité est comme toujours plus complexe que cela : le service juridique est inondé de micro-sollicitations. Or, on lui demande aussi de travailler sur des missions stratégiques de fond. Le juriste est comme tout le monde : il priorise son travail et en effet, les retards s’accumulent.
L’apport du no-code : plus d’efficacité et une responsabilisation des commerciaux
Imaginons que Linda est responsable commerciale au sein d’une entreprise de bricolage. Étant une vraie battante dans l’âme, elle a réussi à négocier des prix très intéressants auprès d’un fournisseur.
Afin de battre le fer pendant qu’il est encore chaud, elle a promis d’envoyer la documentation contractuelle dans la journée.
Avant le no-code, Laurent, juriste aurait eu Linda au téléphone afin de remplir comme un scribe les éléments purement opérationnels du contrat, aurait effectué un retour de mail à Linda, qui à son tour aurait dû renvoyer le contrat signé à Laurent qui aurait extrait à la main les données dans un fichier excel etc… Sauf que des “Linda”, il y en a 50 dans la boîte…
Avec le no-code, la vie ne devient pas parfaite mais soulage clairement Laurent qui :
- met à disposition de l’équipe commerciale tous les templates utiles en fonction des typologies de ventes et leur laisse la liberté de remplir certains champs
- donne de l’autonomie aux commerciaux pour remplir un formulaire avec les informations du fournisseur. Après tout, les éléments négociés sont l’affaire de Linda
Les points positifs pour l’opérationnel ? De l’autonomie et de la rapidité :
- Linda voit son contrat se générer en temps réel. Mais Laurent a lui aussi une vue en temps réel sur la transaction ;
- Linda ne pourra pas malencontreusement modifier une clause RGPD ou une clause limitative de responsabilité ;
- Linda peut envoyer son contrat directement au client pour relecture, révision et signature en ligne.
Bilan du no-code pour le juriste
Le no-code est la possibilité de rendre « autonome » techniquement le juriste pour organiser au mieux son travail et ses relations avec ses clients en interne. En réalité, le no-code sera tout simplement le remplaçant de word, excel et des incessants échanges de mails.
Vous voulez continuer le débat ? Contactez-moi : journaldecharlotte@gmail.com
*selon le panel étudié
**67% des Directeurs Juridiques souhaitent investir dans une solution de Contract management. Association of corporate counsel